EXPO 1867 PARIS

Catégorie
Exposition Universelle

Dates
01/04/1867 - 03/11/1867

Thème
Agriculture, Industrie et Beaux-Arts

Désignation Officielle
Exposition Universelle de Paris 1867

Superficie (ha)
68,70

Visiteurs
15 000 000

Participants
42

Quelques mois seulement après la clôture de l’Exposition Universelle de Londres, le 22 juin 1863, l’Empereur Napoléon III signe le décret présenté par son ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, Eugène Rouher, qui convoque à Paris, en 1867, une nouvelle « Exposition Universelle des produits agricoles et industriels » incluant également (ultérieurement par un décret de 1865) les Beaux-Arts.

L’Exposition Universelle se déroule du 1er avril au 3 novembre 1867. Elle accueille 15 millions de visiteurs et 52 200 exposants, majoritairement de pays européens. Outre la participation de ces derniers, les participations les plus importantes sont celles de l’Empire ottoman et de l’Amérique latine.

Sous l’égide d’une Commission impériale, pour l’éducation et le progrès social

Pour cette Exposition Universelle, une Commission impériale est formée, avec les principaux acteurs de la vie économique et politique du Second Empire. Elle est dirigée par deux hommes dotés d’une forte expérience dans le domaine des Expositions Universelles : le cousin de l’Empereur, le prince Napoléon, et l’ingénieur des Mines Frédéric Le Play, ce dernier étant par la suite nommé Commissaire Général de l’Exposition.

Dès le printemps de l’année 1865, Le Play en arrête les principes structurels : une division du travail en petits comités ; l’élaboration d’un montage financier combinant subventions de l’Etat et de la Ville de Paris ainsi que la garantie d’une société privée, l’Association pour le capital de garantie ; la rédaction d’un règlement général instaurant une procédure stricte de sélection des exposants, où les produits sont classés selon leur consommation.

Souhaitant faire de l’Exposition Universelle de 1867 des états généraux de l’industrie et du monde du travail, la Commission impériale, encouragée par un pouvoir qui y voit un moyen de valoriser sa politique sociale, veille par ailleurs à ce que les ouvriers y participent. L’Exposition Universelle 1867 confirme ainsi son ambition pédagogique, notamment auprès des ouvriers, enseignants et élèves telle qu’illustrée par les invitations données ; 67 000 ouvriers reçoivent des billets à la semaine, et plus de 400 000 personnes sont ainsi invitées par la Commission.

Sont également instituées des commissions d’ouvriers en charge de visiter l’Exposition, de rédiger des rapports professionnels et, d’en tirer les mesures qu’ils jugeraient indispensables pour l’amélioration de leurs conditions.

Un nouvel ensemble et de nouvelles architectures

Établie sur une superficie de 68,7 hectares, l’Exposition est organisée sur le Champ de Mars. Au centre de ce dernier est édifié, par l’architecte Léopold Hardy et l’ingénieur Jean-Baptiste Sébastien Krantz, un Palais elliptique gigantesque sur une superficie de 15,3 hectares, surnommé le Palais Omnibus.

Cet immense palais est entouré de pavillons, disséminés dans de grands jardins conçus au sein du Parc réalisé par l'architecte Jean-Charles Adolphe Alphand. Des concessions, avec cafés, restaurants et divertissements, agrémentent l’ensemble.

Au sein du Palais elliptique, chaque pavillon est construit dans un style architectural typique du pays qu’il représente et abrite les fleurons artistiques, industriels et scientifiques des pays participants. Les sections consacrées à l’agriculture et à l’horticulture sont quant à elles placées au sein de l’annexe de Billancourt, l’actuelle île Saint Germain, reliée au site principal par des bateaux vapeur omnibus : les premiers bateaux mouche.

L'Exposition se singularise également par ce que l’on appelle « les architectures d’exposition », des constructions éphémères, reproductions et juxtapositions d’éléments pittoresques, symbolisant l’essence des pays. Ainsi, à l’Exposition Universelle de 1867, le pavillon du Mexique prend la forme du temple de Xochilcaco et côtoie une réplique du Palais du Bey de Tunis, un temple égyptien inspiré de celui d’Hathor, des Catacombes romaines et des bains turcs, ainsi que des fermes, des yourtes et des huttes. La Russie, l’un des invités d’honneur de la France, présente par exemple un véritable village dont certaines isbas se retrouvent encore de nos jours à Saint-Cloud comme dans le quartier de la Muette à Paris.

Symbole de transformations

L’Exposition Universelle se situe dans un contexte de transformation, de métamorphose urbanistique avec l’aboutissement des travaux du Baron Haussmann dans la capitale, de révolution industrielle et de transformation sociale.

Pour l’Exposition, la première gare du Champs de Mars est construite. Après la transformation des bois de Boulogne et de Vincennes en parc à l'anglaise, il est décidé de construire le parc des Buttes-Chaumont, également inauguré le 1er avril 1867. Le 15 août 1867 (correspondant à la Saint Napoléon) est dévoilée la façade du nouvel Opéra construit par Charles Garnier et le dôme de la nouvelle église à peine achevée de Saint-Augustin est illuminée.

L’Exposition incarne les progrès de la révolution industrielle présentés au sein de pavillons. Elle joue un rôle d'importance dans le développement du mouvement ouvrier de l'industrie française. Les quelques 120 rapports des ouvriers reflètent par corps de métier les désirs de progrès sociaux - réforme des prud’hommes; instauration de la liberté de réunion et de la liberté d’association, voire de la liberté de la presse; autorisation des chambres syndicales; modification du code Napoléon et abolition du livret ouvrier – et leurs interrogations quant à leur rôle dans le progrès.

Ouverte le 1er avril 1867, l’Exposition Universelle connaît un véritable succès, jusqu’à sa clôture, le 3 novembre 1867 et dégage un excédent non négligeable.