EXPO 1878 PARIS

Catégorie
Exposition Universelle

Dates
20/05/1878 - 10/11/1878

Thème
Technologies Nouvelles

Désignation Officielle
Exposition Universelle de 1878, Paris

Superficie (ha)
75

Visiteurs
16 156 626

Participants
35


L’Exposition Universelle 1878 a lieu du 1er mai au 10 novembre 1878 à Paris. Première Exposition organisée par la jeune République, elle a pour objectif de montrer le relèvement de la France après la défaite de Sedan et la Commune.

Une ouverture en deux temps pour une Exposition sur deux rives

L’Exposition est inaugurée, comme prévu le 1er mai, par le Président de la République, le maréchal Mac Mahon. Néanmoins, à cette date, l’Exposition n’est pas encore tout à fait prête et il faut attendre le 20 mai, pour qu’elle soit totalement accessible et que toutes les installations y soient terminées.

Plus de 52 800 exposants y participent, venus de plus de pays qu’en 1855 et 1867 même si l’Empire allemand en est absent. L’Exposition se situe entre le Champ de Mars, la colline de Chaillot et l’esplanade des Invalides.

Au Champs de Mars, sur une surface de 240 000 m2, est érigé pour l’occasion un Palais de l’Exposition, palais de fer et de verre de 350m par 706m, construit par Léopold Hardy. Le centre de ce bâtiment est consacré aux beaux-arts et au stand de la ville de Paris. Les pavillons nationaux y sont réunis dans une « Rue des Nations », idée neuve et originale du commissaire des Sections étrangères Georges Berger, où côte à côte sont présentées des architectures à la fois « typiques », monumentales et hétéroclites de toutes les nations.

De l’autre côté de la Seine, les hauteurs de Chaillot sont aménagées pour accueillir le Palais du Trocadéro, construit par l'architecte Gabriel Davioud et l’ingénieur Jules Bourdais. Il s’agit alors du 1er aménagement important de cette colline située à 60 mètres d’altitude. Le terrain est donc nivelé, des voies de circulation y sont construites et des jardins avec cascades et fontaines créés dans le prolongement du pont d’Iéna, ouvrant ainsi une perspective sur la Seine jusqu’à l’École militaire. Le Palais du Trocadéro, de style mauresque et byzantin, se compose d’un édifice central circulaire avec son immense rotonde, entouré de deux grandes ailes, chacune agrémentée de tours surmontées d’un belvédère et d’un dôme doré. Il abrite une immense salle de spectacle de plus de 5 000 places, plusieurs salles de conférence et deux musées : le musée des Monuments français et le musée de l’ethnographie.

Innovations et Progrès

En termes d’innovations, alors que les Expositions précédentes avaient marqué l'apothéose de la vapeur et de la machine, l’Exposition Universelle de 1878 célèbre l’avènement de l’électricité. Toute une série d'inventions y sont consacrées.
Le public découvre les bougies de Jablochkoff, le téléphone de Graham Bell, le microphone de Hughes ou encore le phonographe d'Edison. De nombreuses machines font leur apparition telles que celle de MM Raoul Pictet et Cie qui fabrique 24 tonnes de glace par jour, celle à fabriquer des boissons gazeuses de la compagnie J. Hermann-Lachapelle ou encore celle à fabriquer 100 fers à cheval de la Compagnie des Petites Voitures. Le générateur solaire, ancêtre du panneau solaire, de Mouchot et Pifre, est présenté pour la première fois et y obtient une médaille d’or.

Les arts et les techniques sont également omniprésents. Grand Prix de l’Exposition, le temple de Mercure de la cristallerie Baccarat, un kiosque tout en cristal de 4,70 mètres pour un diamètre de 5,25 mètres abritant une statue de Mercure en bronze argenté, fait l’admiration de tous les visiteurs, tout comme la grande horloge en bronze en forme d’édicule de style néo-Renaissance, mesurant près de quatre mètres de hauteur, de Louis-Constant Sévin pour Barbedienne, également récompensée par le Grand Prix du Jury.

L’Exposition Universelle 1878 est également l’occasion de rencontres internationales. Ainsi, l’Union générale des postes devient universelle et consacre l’Union Postale Universelle au cours d’une conférence, tandis que le Congrès de la propriété́ artistique et le Congrès de la propriété littéraire, présidé par Victor Hugo pose les fondements de ce qui sera en 1886, l'Union internationale de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. L’Exposition Universelle permet également lors du Congrès international de Paris l’adoption en faveur de la généralisation du système Braille.

L’Exposition est également un lieu de découvertes et de loisirs. Les visiteurs peuvent « entrer » dans la tête de la Statue de la Liberté de Frédéric-Auguste Bartholdi, survoler Paris en montgolfières avec des ballons libres et un grand ballon captif d’Henri Giffard capable de transporter 40 à 50 passagers par ascension. Ils y découvrent encore le Praxinoscope d’Émile Reynaud, jouet optique aux images animées, précurseur du cinéma des frères Lumières.

Clôture en deux temps et legs

Ayant souffert d’un certain retard au départ, l’Exposition Universelle fait dès le mois de septembre l’objet de rumeurs quant à une prorogation éventuelle. La cérémonie de distribution des récompenses attribuées par les jurys internationaux initialement prévue le 18 septembre, a alors lieu le 21 octobre 1878 au Palais de l’Exposition, et la clôture de l’Exposition est repoussée du 31 octobre au 10 novembre pour permettre aux exposants distingués de valoriser leurs récompenses auprès des visiteurs.

Plus de 16 millions d’entrées payantes sont enregistrées sur toute la durée de cette première Exposition Universelle de la République, qui transforme durablement l’ouest parisien. Même si le Palais de Trocadéro sera démantelé en 1935 (pour l’Exposition Universelle de 1937), ses statues notamment les animaux et les continents demeurent désormais au Musée d’Orsay. Parmi les pavillons de puissances étrangères, nombreux sont également ceux qui perdurent, et ce notamment en Ile de France.