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CatégorieExposition Internationale Spécialisée
Dates22/05/1998 - 30/09/1998
ThèmeLes océans, un patrimoine pour l’avenir
Désignation OfficielleLisboa Expo’98-Exposition mondiale de Lisbonne 1998
Superficie (ha)50
Visiteurs10 128 204
Participants160
À l’occasion du 500e anniversaire de la découverte de la route maritime vers l’Inde par le navigateur portugais Vasco de Gama, le Portugal a organisé l’Expo 1998 Lisbonne sur le thème « Les océans : un patrimoine pour l'avenir ». L’Expo 98, reconnue par l’Assemblée Générale du BIE au cours de sa session du 8 juin 1994, réaffirmait ainsi la volonté du Portugal de renforcer l’action positive en faveur de la gestion des océans et de leurs ressources limitées et permettait de revitaliser la rive est de Lisbonne.
Un thème centré sur les océans
Résolument tournée vers l’avenir, l’Exposition 1998 souhaitait proposer un nouveau cadre déontologique pour la protection des mers et des océans.
Répondant à la pression grandissante exercée sur la vie marine, et alors que l'Assemblée Générale des Nations Unies proclamait l’année 1998 comme « Année internationale de l'océan », le thème de l’Expo 98, « Les océans : un patrimoine pour l'avenir » s’articulait autour de quatre sous-thèmes visant à en permettre une interprétation plus approfondie et plus pertinente au plan international :
Un projet de régénération urbaine
L'Expo 1998 Lisbonne, dès les débuts de sa conception, était pensée comme un projet stratégique combinant à la fois l'organisation d'une Exposition et la régénération d'une grande partie de Lisbonne est, le long des rives du Tage. Elle constituait ainsi le point central d'un important programme d'assainissement visant à transformer une ancienne zone industrielle polluée en un quartier résidentiel, commercial et culturel polyvalent offrant de nombreux espaces verts et un accès aux transports en commun. Aujourd'hui connue sous le nom de Parque das Naçōes, cette zone de 350 hectares, a fait l'objet d'une série de plans d'occupation des sols incluant son utilisation urbaine future, reliant ainsi étroitement la préparation de l'Exposition aux besoins de Lisbonne et de ses habitants.
Parallèlement au développement du site de l'Exposition et de ses environs, avec l'inauguration du Ponte Vasco da Gama, long de 17 km, et la rénovation du Ponte 25 de Abril, les infrastructures de transport ont été améliorées. L’ouverture de la Gare do Oriente, conçue par Santiago Calatrava, à l'entrée principale du site de l'Exposition a permis la création d’un centre de transports multimodal, la reliant aux réseaux de métro, de train et de bus de Lisbonne et de l’ensemble de la région. La création d’infrastructures vertes et de détente ont également fait partie du développement de la ville en lien avec l’Exposition, avec notamment la création d’un parc de 100 hectares, le Parque do Tejo, du site du pavillon Utopia (aujourd'hui l'Altice Arena) et du pavillon de l'Océan (aujourd'hui l'Oceanário).
Un site revalorisant le lien avec la mer
S’étendant sur une superficie de 70 hectares le long des rives du Tage, le site de l’Exposition était caractérisé par ses espaces ouverts, ses plans d'eau et ses œuvres d'art. Avec le plan de régénération urbaine à plus grande échelle mettant l'accent sur la durabilité, le site a été conçu à l'échelle du piéton, les visiteurs pouvant se promener facilement entre ses différentes zones ou traverser le site avec un téléphérique reliant l'exposition nautique à la Tour Vasco da Gama, haute de 145 mètres.
Les pavillons thématiques étaient les plus grands pavillons et les plus prisés. Ils offraient aux visiteurs un contenu informatif et interactif en lien avec le thème de l’Exposition. Le Pavillon de la Connaissance des Mers et le Pavillon du Futur invitaient les visiteurs à des voyages pédagogiques dans les profondeurs des océans, tandis que le Pavillon de la Réalité Virtuelle utilisait les dernières technologies pour une découverte immersive de la civilisation virtuelle « Oceânia ». Au centre du site, surplombant le fleuve, se dressait le Pavillon des Océans. Conçu par Peter Chermayeff, le plus grand aquarium d'Europe de l’époque, accueillit pendant toute la durée de l’Exposition plus de 3 millions de visiteurs désireux de découvrir les 200 espèces marines qu'il abritait.
L'un des éléments architecturaux le plus emblématique du site était le Pavillon du Portugal conçu par Álvaro Siza Vieira, dont la fine canopée permettait de créer un espace public pour l’organisation de certains événements comme les cérémonies de célébration des Journées Nationales.
Un forum global
L'objectif affiché du Portugal en accueillant l’Exposition était d’organiser "l'Exposition la plus universelle" en invitant le plus grand nombre de pays à participer et être actifs au sein de ce forum sur les océans : 146 pays et 14 Organisations Internationales y participèrent, un record à l’époque.
Même si les pays participants avaient tous des rapports différents à l’océan, ils partageaient les mêmes préoccupations vis-à-vis de la gestion des mers, offrant ainsi aux visiteurs un vaste spectre de perspectives et d’expériences. Le pavillon des Pays-Bas racontait sa longue relation avec la Mer du Nord. Il présentait des modèles de navires néerlandais, des plans de poldérisation et des systèmes de production d’électricité à partir de parcs éoliens au large des côtes. Le pavillon des États-Unis, avec ses expositions interactives, mettait en situation des lièvres de mer vivants utilisés pour la recherche médicale, un iceberg et une baleine dont les visiteurs pouvaient suivre les déplacements en direct dans l'Atlantique. Le Liban et la Grèce présentaient leurs liens ancestraux avec la navigation et créaient des répliques d'anciens navires, tandis que la Suisse, enclavée, développait le thème en attirant l'attention sur les quatre grands fleuves qui trouvent leurs origines dans les Alpes suisses.
Par ailleurs, les Participants tenaient un rôle majeur dans la programmation culturelle de l’Exposition, avec 1 500 expositions d'art, événements culturels et spectacles organisés par les pays participants. Avec 17 espaces scéniques répartis sur l’ensemble du site, l'Exposition était un spectacle, où se mêlaient musique classique et contemporaine, danse urbaine, jazz, fado, numéros de cirque, et bien plus encore. En outre, le festival Dive into the Future organisé au sein de plusieurs lieux autour de Lisbonne pendant les mois de juillet et août, diffusait au sein de toute la ville l'énergie tournée vers l'avenir de l'Exposition.
Le legs
Le 30 septembre 1998, après avoir accueilli plus de 10,1 millions de visites, l'Expo 1998 Lisbonne ferma ses portes. Avec la fin de l’Exposition, le site se transforma en Parque das Naçōes, un quartier urbain moderne avec des zones résidentielles, un centre commercial et de nombreux restaurants, bars et attractions touristiques. Les installations principales de l’Exposition constituent le cœur de ce quartier: l'Oceanarium (ancien Pavillon de l'Océan) est l'une des plus grandes attractions de Lisbonne, le téléphérique offre une vue sur les Jardins da Água (jardins d'eau) et l’estuaire. L'ancien Pavillon Utopia accueille désormais de grands événements, tels que le concours de l’Eurovision de 2018. En mettant l'accent sur l'investissement dans les infrastructures et l’aménagement de l'espace public, le succès de la réhabilitation urbaine de cette zone a servi d'exemple aux Autorités, et inspira de nombreux programmes de régénération urbaine au Portugal.
Au-delà de son impact urbain, l'Expo 1998 Lisbonne permit de partager les connaissances et la prise de conscience quant à la protection des océans, offrant une large visibilité aux problèmes existants et un éventail d'enseignements scientifiques à ses millions de visiteurs. Avec la visite de 38 chefs d'État et de 35 Premiers ministres et chefs de gouvernement, l'Exposition fut également un forum international, au sein duquel fut approfondi le dialogue sur la question cruciale de la gestion des mers.